En route vers le Crypto Fascisme Digital ?

Il existe un sujet sur lequel les nations et les réseaux sociaux devraient se coordonner rapidement afin de prendre les mesures techniques nécessaires, voir légiférer au niveau mondial pour condamner et/ou trouver la parade à une nouvelle pratique qui menace réellement les démocraties.

Depuis les élections de Donald Trump, l’image de Facebook et l’esprit de la Silicon Valley en ont pris un sérieux coup. Une forme de peste noire du monde digital est en train de prendre le pas sur la conscience collective -qui n’a malheureusement pas le temps ou l’envie de chercher et de réfléchir-

Pour ne prendre que cet exemple (le plus récent et le plus global), l’élection de Donald Trump a été largement influencée par des millions de tâcherons du clic sous-payés et localisés dans des pays pauvres ou en voie de développement. Quintessence du Trolling par excellence, des millions d’esclaves du web ont été mobilisés pendant une campagne pour déverser du mensonge en citerne sur l’ensemble des réseaux sociaux ; faisant bien sûr les choux gras aux plus fanatiques.

« Les spammeurs de Macédoine”, ça vous dit quelque chose ?
Donald Trump aurait tiré profit d’étudiants reconvertis en businessman producteurs de likes et de posts dont l’objectif aurait été de créer et de partager les pires messages de haine et de désinformation. Une main d’œuvre efficace, pas chère, lointaine et qui n’a pas de soucis déontologique de part leur position d’esclave numérique, qui ne bénéficie d’aucun statut, tout comme, d’aucune protection sociale… Selon Business Insider, 60% des followers de la page Facebook de Donald Trump ont été acheté par des fermes à clic situées aux Philippines, en Malaysie, en Inde, Afrique du Sud, Indonésie, Colombie, etc. Résultat, ce marché gigantesque du clic dévoile l’illusion d’une participation volontaire de l’usager et « tout le monde » suit..

Interférer la vérité, véhiculer des messages de haine, construire sa propagande n’a jamais été aussi facile. Il suffit pour ça de commander des campagnes de clic via des plateformes de Digital Labor comme UpWork, Freelancers et bien d’autres, qui comptent des dizaines de millions d’usagers prêts à faire fumer leur souris pour quelques centimes d’euros par jour.

Ces pratiques qui promotionnent l’idéologie de certains partis politique est certainement aujourd’hui la source la plus nuisible à nos démocraties. Le président que vous aurez demain sera peut-être celui qui aura commandé une campagne d’intox sur : « ces migrants qui perçoivent 1200€/mois d’aides de l’état » propagande minable et bien évidemment fausse si on daigne rechercher le plafond des aides véritablement allouées à ces pauvres gens qui fuient les bombes. Il n’a donc jamais été aussi capital de réfléchir et de vérifier les sources d’informations que l’on absorbe afin de ne pas tomber dans le panneau du post racoleur.

En conclusion, dans un monde où l’information est absorbée, digérée et redistribuée par les internautes à la vitesse de la lumière, la structuration actuelle du marché du clic par des esclaves de web alliée au business model type « Facebook » favorisent l’émergence et l’installation pérenne des idéologies fascistes dans l’esprit commun.

Ouvrons grand nos yeux.

Sources :
http://www.casilli.fr/2016/11/17/qui-a-fait-elire-trump-pas-les-algorithmes-mais-des-millions-de-tacherons-du-clic-sous-payes/
http://rue89.nouvelobs.com/2016/11/28/pots-miel-ils-ont-enquete-marche-noir-like-265759?_escaped_fragment_=